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 La Chine peut-elle être un recours pour l'Europe?

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anticon

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Date d'inscription : 16/12/2009

La Chine peut-elle être un recours pour l'Europe? Empty
MessageSujet: La Chine peut-elle être un recours pour l'Europe?   La Chine peut-elle être un recours pour l'Europe? Icon_minitimeJeu 30 Déc - 13:45

La Chine peut-elle être un recours pour l'Europe?

Le gouvernement chinois se dit déterminé à aider l'Europe face à la crise de l'euro. Après la Grèce, il est prêt à voler au secours du Portugal. Mais ce soutien est tout sauf désintéressé Face à la crise qui se déchaîne dans la zone euro, les Européens ont trouvé un allié qui semble inattendu : la Chine. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement chinois ne cesse de répéter qu'il veut aider l'Europe. Lors de la dernière rencontre chino-européenne, la semaine dernière, à Shanghai, le vice premier ministre chinois Wang Qishan n'a pas caché que la crise de la zone euro était devenu un sujet de préoccupation. Et il a insisté sur le fait que la Chine était prête à apporter son soutien en cas de besoin. Dès le surlendemain, le gouvernement chinois a annoncé son intention d'acheter pour 5 milliards d'euros d'obligations portugaises, afin de soutenir le marché. Il avait déjà fait un geste identique en faveur de la Grèce, acceptant de souscrire à des obligations grecques dont les banques et les investisseurs ne veulent plus.

Les Européens ont accueilli avec soulagement et gratitude cet appui de poids. Mais est-ce vraiment dans l'intérêt de l'Europe à long terme ?

Car le geste du gouvernement chinois est tout sauf désintéressé. Tant d'un point de vue économique que politique, il a besoin de l'Europe. Pour lui, la menace sur l'euro est dangereuse.

Devenue le premier créancier des Etats-Unis, où elle recycle une grande partie de ses immenses excédents commerciaux en bons du trésor américains, la Chine se retrouve piégée par la politique du dollar faible voulue par la Fed et le gouvernement américain. Chaque mois, ses avoirs perdent un peu plus de leur valeur. Et sa position est telle qu'elle ne peut se désengager brutalement sous peine de prendre des pertes massives. Elle se repositionne donc à pas comptés. L'euro, parce qu'il représente la deuxième monnaie internationale, est devenu un refuge de choix. Un tiers des réserves de la banque centrale chinoise est désormais libellé en euros. Tout affaiblissement de la monnaie européenne ramènerait la Chine à ce tête- à- tête fatal avec les Etats-Unis, auquel elle essaie d'échapper.

Au-delà de cette question monétaire primordiale, la Chine tente aussi de préserver ses intérêts mercantiles. L'Europe est sa deuxième grande zone d'exportation, après les Etats-Unis. Et contrairement au gouvernement américain, qui a fait du rééquilibrage de relations commerciales entre les deux pays un sujet prioritaire, l'Europe, elle , reste un ventre mou.Il y a bien quelques déclarations de principe sur les délocalisations. Les questions des échanges commerciaux équilibrés, des dumpings sociaux et écologiques, cependant, sont rarement évoquées dans les conversations avec les gouvernements européens, encore moins avec la Commission européenne.

Très attentif aux opinions publiques, le gouvernement chinois a commencé à relever que ces sujets sont en train d'émerger un peu partout en Europe. On reparle de la nécessité d'un commerce équilibré. Certains vont jusqu'à faire l'éloge des frontières. Les plans d'austérité décidés partout en Europe risquent d'avoir des effets dépressifs sur l'économie , et d'abord sur la consommation. Le protectionnisme pourrait facilement resurgir dans ces moments de difficulté.

Le gouvernement chinois lui-même semble l'anticiper. Quand il a apporté son aide au gouvernement grec, il a demandé des contreparties, et pas n'importe lesquelles. Il a exigé d'avoir des positions de contrôle dans les ports grecs les plus importants. Ce qui va lui assurer une porte d'entrée permanente dans la zone euro mais aussi vers les marchés prometteurs d'Asie mineure. En parallèle, les groupes chinois multiplient l'achat de sociétés européennes, autant pas s'assurer des marques et des savoir-faire que pour se garantir un accès permanent sur le marché européen. Autant de positions qui un jour pourraient se transformer en poids politique.

Face à ce jeu de go chinois, les gouvernements européens, ne pensant qu'à court terme, restent sans réaction. Pourtant, comme le rappelle un économiste de la Commerzbank, « ce n'est la Chine qui sauvera l'Europe. Ce ne peut être que les gouvernements de l'Union». Auront-ils la force de retenir cet avertissement ?


Martine Orange - mediapart
Martine Orange

Ancienne journaliste au journal Le Monde et ex-rédactrice en chef du quotidien économique La Tribune, Martine Orange est chroniqueuse économique de Mediapart.fr
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