Profanations du Sacré-Cœur : les anarchistes pointés du doigt
Sur les colonnes et le parvis de l'édifice, des inscriptions à la peinture rouge scandent notamment «Feux aux chapelles», «Ni Dieu, ni Maître». Une autre mention fait référence à deux militants incarcérés dans le cadre d'un attentat à la bombe visant une basilique espagnole.
Le commissariat du XVIIIe arrondissement a été saisi d'une enquête après la découverte mardi d'inscriptions insultantes maculant le parvis de la basilique du Sacré-Cœur à Paris.
Sur les colonnes de l'édifice religieux, qui ferme ses portes de 23 heures à 6 heures du matin, un ou plusieurs inconnus ont inscrit, à l'aide de bombes de peinture rouge et sur une cinquantaine de centimètres de hauteur, divers slogans anarchistes et anticléricaux dont «Feux aux chapelles», «Ni Dieu, ni Maître», «À bas toutes les autorités» ou encore «Fuck le tourisme».
Une autre inscription appelle à la «solidarité Monica et Francisco», semble-t-il en référence à Monica Caballero et Francisco Solar, deux militants chiliens incarcérés en Espagne après un attentat à l'explosif commis le 2 octobre dernier contre la basilique del Pilar de Saragosse. Une bonbonne de gaz remplie de poudre noire avait causé d'importants dégâts à l'intérieur, faisant un blessé. L'attentat avait été revendiqué par le «Comando Insurreccional Mateo Morral», groupuscule qui avait signé l'attentat visant le 7 février 2013 la cathédrale de La Almudena, à Madrid. Depuis leur prison, «Monica et Francisco» ont rédigé un communiqué menaçant d'un «désastre général».
Une plainte devait être déposée jeudi au commissariat du XVIIIe arrondissement par les responsables du Sacré-Cœur. «Aucune autre profanation n'a été déplorée dans Paris», précise-t-on à la préfecture de police.
Vent d'indignations en pleine campagne électorale
Ces inscriptions, découvertes en pleine campagne électorale pour les municipales, ont suscité un vent d'indignations. Considérant que ces «inscriptions sont une offense aux fidèles catholiques et une atteinte grave à un monument emblématique du patrimoine architectural parisien», Manuel Valls affirme jeudi dans un communiqué que «chaque fois qu'un lieu de culte est ainsi visé, ce sont les fondements de notre République qui sont contestés». «Tout est mis en œuvre pour identifier et interpeller les auteurs de ces actes afin qu'ils en répondent devant la justice», a précisé le ministre de l'Intérieur qui «tient à faire part de tout son soutien aux catholiques de France qui voient un symbole de leur foi ainsi profané.»
Alors que Philippe Martel, candidat FN-RBM a dénoncé «un climat anti-chrétien qui favorise de tels comportements», Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris et l'ex-garde des Sceaux Rachida Dati (UMP) ont dénoncé, dans des communiqués distincts, «une profanation», soulignant l'importance de la liberté de culte et appelant à des poursuites judiciaires.
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