La polémique enfle. La chaîne Quick teste huit fast-food 100% "halal". A Argenteuil, Marseille ou Roubaix, Quick ne sert plus de porc. La dinde fumée remplace le bacon. L'enseigne garantit que la viande servie dans ces Quick est préparée selon le rite musulman.
Ces fast-food sont devenus "halal" fin novembre, en toute discrétion. Mais Marine Le Pen a lancé le débat, dimanche, en critiquant l'initiative de Quick. "Ceux qui ne veulent pas manger halal n'auront même pas le choix. Je trouve cela inadmissible", dénonce la vice-présidente du Front national.
Dans son sillage, René Vandierendonck, le maire PS de Roubaix (Nord), où le seul fast-food du centre-ville est un Quick "halal". L'élu parle de discrimination. Il menace de saisir la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Rappelant que Quick a pour actionnaire principal la Caisse des dépôts, bras financier de l'Etat, René Vandierendonck relève "un certain niveau de contradictions".
Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, n'est pas non plus "fana du communautarisme". "Je respecte les traditions, y compris alimentaires, de toutes les communautés mais je pense que la société française, son histoire, sa culture, ça n'est pas le communautarisme", explique-t-il.
Pourtant, une autre chaîne de fast-food propose déjà exclusivement de la viande halal: KFC. L'enseigne américaine est plus discrète que Quick sur le sujet. Pas d'affichage sur les devantures, aucune précision sur les menus. Il faut aller sur le site Internet de KFC pour le savoir: "Nous nous approvisionnons en viande certifiée halal par des organismes compétents".
Chez Quick, on explique ne proposer que des produits halal dans certains établissements pour permettre "une meilleure lisibilité de l'expérimentation". La chaîne envisage, à l'issue de ce test de six mois, de lancer une offre mixte.
En revanche McDonald's, leader du hamburger en France, "n'a pas pour projet de développer une gamme de produits confessionnels".
Julie Coste (DioraNews)