PSG : tribune Auteuil "financée par Canal+" (Le Monde)
Au lendemain des incidents entre supporters parisiens qui ont ponctué la rencontre PSG-OM, Le Monde était resté discret sur la nature de la rivalité entre les tribunes Auteuil et Boulogne. Mais deux semaines plus tard, trois journalistes du quotidien livrent une enquête minutieuse.
@si avait pointé la précipitation et l'inexactitude des informations propagées dans certains médias. Le conflit entre les tribunes Auteuil et Boulogne est-il une simple bagarre de supporters ou un affrontement à soubassement politique, social, voire ethnique ?
Mustapha Kessous, Abel Mestre et Caroline Monnot, confirment la teneur politique de cette rivalité. "L'affrontement est brutal, sur fond d'extrémisme politique", notent les journalistes du Monde.
Jusqu'à présent, dans les médias, la tribune Auteuil est souvent restée dans l'ombre de Boulogne, sa rivale. Le Monde dévoile quelques détails sur ce groupuscule : "Auteuil, plus récente, plus mixte, notamment chez les Supras, sa principale association de supporteurs. (...) A Auteuil, l'extrême gauche a récemment mis un (petit) pied."
Nos trois confrères révèlent l'existence d'un groupe appelé la Milice Paris : "A l'intérieur et à la périphérie immédiate de ce groupe évoluent des militants d'extrême droite radicale : membres du projet Apache (branche jeunesse à Paris du Bloc identitaire) et "nationalistes autonomes". C'est par eux que s'opère la repolitisation de la tribune Boulogne depuis la dissolution des Boulogne Boys en 2008, après l'affaire de la banderole hostile aux Ch'tis."
Le quotidien donne la parole à Sébastien Louis, historien, spécialiste des supporteurs ultras. Connu pour avoir décrypté le phénomène en Italie, il explique comment cette querelle entre Auteuil et Boulogne a débuté : "Tout commence en 1991 quand Auteuil est créée puis financée par Canal+, l'actionnaire de l'époque du PSG, pour redonner une dynamique. Face à Auteuil, qui représente une jeunesse diversifiée de culture hip-hop, certaines personnes, à Boulogne, se radicalisent. Depuis, il y a une nouvelle vague, très jeune, plus violente."
(Par Clément Imbert)
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