Uncle Sam wants Ali Soumaré
Le jeune conseiller régional PS de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) nous raconte en détail le déroulement et le contenu de ses entretiens avec les responsables de l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Un témoignage surprenant et instructif.
Comment les responsables de l’ambassade vous ont-ils repéré ?
Ali Soumaré. Je suis entré dans leur base de données, qui est impressionnante, à la suite des événements de Villiers-le-Bel (il était le porte-parole des deux jeunes adolescents tués dans une collision avec une voiture de police, prélude aux émeutes des 25 et 26 novembre 2007, NDLR). Leur « listing de la diversité » dépasse de loin celui de tous les partis politiques.
Dans quel but ?
Il voulait savoir quels étaient mes contacts avec Martine Aubry (la première secrétaire du PS), comprendre ce qui s’était produit autour de moi, avoir mon point de vue sur la campagne, sur l’émergence potentielle d’autres leaders de la diversité. Il souhaitait aussi en savoir plus sur les figures actuelles : Rachida Dati, Rama Yade…
Quand a eu lieu votre dernier rendez-vous à l’ambassade ?
Il y a deux mois et demi, environ, sept ou huit personnes étaient présentes. L’entretien a duré près de trois heures et il aurait pu se poursuivre très longtemps ! C’est impressionnant, et quelque part c’est très flatteur. Après tout, on peut considérer qu’il ne s’agit que de mon point de vue. A un moment, j’ai fait une blague : je leur ai dit que j’allais bientôt partir pour les Etats-Unis. Du tac au tac, ils m’ont répondu : « Ah oui ? Quand ? »
Evoquent-ils leurs autres interlocuteurs ?
Non, ils se gardent bien de dire avec qui ils sont en contact. En fait, cela fait très « agent secret » !
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