Viande Halal : la direction des CRS fait retirer le tract
Une section locale du syndicat Unité police SGP-FO y dénonçait avec virulence que de la viande halal ait figuré au menu des policiers.
Des CRS en service aux abords du Parc des Princes, à Paris (Sipa)
La direction centrale des CRS demande le "retrait immédiat" du tract, rédigé par une section locale d'Unité police SGP-FO, premier syndicat de gardiens de la paix, qui dénonçait avec virulence que de la viande halal ait figuré au menu des policiers.
Hubert Weigel, le directeur central des CRS, exige de "faire procéder au retrait immédiat des panneaux d'affichage dans les casernements et cantonnements de (leur) ressort (du) tract syndical Unité SGP FO portant sur la consommation de viande halal", apprend-on jeudi 29 avril.
Daté du 6 avril dernier, le tract mis en cause, dont l'authenticité a été confirmée par une source syndicale, s'adressait au commandant de la compagnie de CRS 31 basée à Rouen-Darnétal. Il lui signalait que les CRS, de passage en région parisienne et cantonnés sur le site de Pondorly, à Rungis (Val-de-Marne), mangeaient de la viande halal au mess "et ceci à (leur) insu". Il lui demandait de mettre fin "à des approvisionnements au rituel étranger à nos coutumes", reprenant une argumentation proche de celle de l'extrême droite.
Nicolas Comte, secrétaire général de la SGP-FO, s'est totalement démarqué, mercredi, de cette initiative "locale" qui n'est pas "la position de notre organisation profondément laïque et républicaine", a-t-il tenu à souligner.
(Nouvelobs.com avec AFP)
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La viande halal n'est pas du goût de certains CRS
Un tract syndical prend des accents d'extrême-droite pour critiquer le menu à la cantine des CRS, à Rungis. La direction nationale du syndicat prend ses distances.
Un tract de syndicat de police s'en prend violemment au fait que de la viande halal a figuré au menu d'une caserne de CRS à Rungis (Val-de-Marne), apprend-on mercredi 28 avril.
Une section locale d'Unité police SGP-FO (premier syndicat de gardiens de la paix) demande à la hiérarchie de mettre fin "à des approvisionnements au rituel étranger à nos coutumes", selon ce tract affiché dans une caserne de CRS de Darnétal-Rouen, début avril.
La direction nationale du syndical a très clairement pris ses distances. Nicolas Comte, secrétaire général de l'organisation, proteste que cette initiative "locale" n'est pas "la position de notre organisation, profondément laïque et républicaine".
L'argumentation du tract évoque celle de l'extrême droite. Il prend la forme d'une lettre ouverte du bureau local de ce syndicat à l'adresse du commandant de la compagnie de CRS 31, basée à Rouen. Il lui signale que les CRS de passage à Rungis mangent de la viande halal au mess, "et ceci à notre insu".
"Manger halal, c'est payer l'impôt islamiste"
"Il serait inutile de vous rappeler que tout musulman qui entre dans notre corporation se voit proposer un régime au regard des us et coutumes de sa religion", écrit le bureau local. "Ce qui ne veut pas dire, ajoute-t-il, que les catholiques de notre unité doivent 'avaler' toutes les couleuvres qu'on leur propose et que les athées ou agnostiques ne revêtiront pas la 'burka' (sic) après avoir digéré, avec beaucoup de mal, les indigences de nos gérants" du mess des CRS.
Le tract ajoute que "manger halal, c'est payer l'impôt islamiste", poursuivant: "nous ne voulons pas être complices de cette déviance, et nous ne voulons plus manger Halal à l'avenir". "Laisser une telle situation demeurée (sic)", écrit encore le bureau local du syndicat de police, "reviendrait à reconnaître qu'il vaut mieux chez nous être musulman, que laïc, Républicain, diabétique ou en surcharge pondérale (au vu des difficultés à valider nos différents régimes)".
Yannick Danio, porte-parole national du syndicat, a précisé que son organisation "enquêtait" sur le "problème soulevé" par ce tract, à savoir que de la viande halal serait bien au menu de plusieurs compagnies de CRS, dans ce même cantonnement voire dans d'autres situés en région parisienne, selon ses informations "apparemment dans un souci d'économie".
Selon des sources syndicales policières, la direction centrale des CRS aurait saisi le cabinet du ministre de l'Intérieur de ce tract mais on ignorait si la "police des polices" avait ouvert une enquête interne. Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'a pas été en mesure de réagir immédiatement.
(Nouvelobs.com avec AFP)
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