Alors que nous révélions, il y a quelques jours, que l’Allemagne s’apprêtait à construire le plus important centre d’exercice européen pour l’entraînement à la lutte contre les émeutes, la France vient d’inaugurer une « ville fantôme équivalent d’une cité de 5 000 habitants » afin de faire face aux « nouvelles formes de combat ».
L’armée de terre a présenté le 29 novembre dernier, à Sissonne, les nouvelles techniques de combat dans les villes. Un programme baptisé Scorpion qui doit être lancé prochainement et qui devrait coûter 400 millions d’euros chaque année pendant dix ans.
L’exercice, recourant à une vingtaine de véhicules, plusieurs hélicoptères et un peu moins de deux cents combattants s’est déroulé dans le nouveau centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub) en présence du chef d’état-major, Bertrand Ract-Madoux, d’un aréopage de généraux et d’une quarantaine de journalistes.
Interrogé par le quotidien L’Ardennais (1), un colonel présente ce qu’il appelle des « constatations sociologiques » : en 1950, les villes abritaient 22 % de l’humanité pour 75 % aujourd’hui. Pas de doute, selon les stratèges, c’est bien dans les cités que les conflits de demain vont se dérouler.
Le gouvernement français, par la voix de Manuel Valls, peut bien prétendre qu’il s’oppose à l’idée de mobiliser l’armée dans les quartiers et les cités, le programme Scorpion démontre manifestement que l’armée s’y prépare.
Julian Diesdorf, pour Mecanopolis
http://www.mecanopolis.org/?p=26863L'armée de terre a présenté hier à Sissonne les nouvelles techniques de combat dans les villes. Un programme baptisé Scorpion qui doit être lancé prochainement.
Cap sur la guerre du futur à Sissonne. Le camp a servi, hier, de champ de manœuvres à l'armée de terre pour démontrer les nouvelles techniques de combat en milieu urbain.
Ce programme, dopé par la haute technologie, s'appelle Scorpion. Il devrait coûter 400 millions d'euros chaque année pendant dix ans. En ces temps de disette budgétaire, mieux vaut miser sur la compréhension des élus. Alors, l'armée a invité les parlementaires des commissions de Défense du Sénat et de l'Assemblée nationale, pour être sûre d'être bien comprise.
L'exercice, recourant à une vingtaine de véhicules, plusieurs hélicoptères et un peu moins de deux cents combattants s'est logiquement déroulé dans le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub) en présence du chef d'état-major, Bertrand Ract-Madoux, d'un aréopage de généraux et d'une quarantaine de journalistes.
Un colonel aborde d'abord des constatations sociologiques : en 1950, les villes abritaient 22 % de l'humanité pour 75 % aujourd'hui. Pas de doute, selon les stratèges, c'est bien dans les cités que les conflits de demain vont se dérouler. Ce terrain est celui de tous les dangers. « L'ennemi peut surgir de partout et de nulle part », souligne un officier.
Pour s'y préparer, l'armée mise sur la complémentarité. Plus question de laisser des fantassins progresser sans l'appui de blindés et la maîtrise du ciel. Tout commence avec un drone qui communique immédiatement des images.
C'est ensuite la ronde des hélicoptères. Le Tigre, souple, transportant un pilote et un tireur, est vraiment un félin des cieux. Il glisse dans les airs, virevolte. Des explosions résonnent. La terre boueuse est masquée par des nuages de fumée. Un char Leclerc avance, menaçant avec sa longue tourelle pouvant atteindre des cibles avec des obus en roulant. C'est curieusement une démonstration de force et aussi de faiblesse. L'armée sait manier les symboles en montrant un tireur vulnérable avec la tête sortant du blindé. Le message est clair : Il est urgent de disposer d'un matériel performant protégeant plus nos troupes.
Des engins de transport de troupes progressent. Ils abritent des parachutistes. appartenant justement à la section qui a perdu près d'une dizaine d'hommes à Uzbin en Afghanistan en août 2008. Plus que d'autres, ils connaissent l'urgence de se préparer à la guerre.
Les armes crépitent. Les hommes prennent possession d'immeubles. Leur présence est signalée par des sacs marqués à l'infra-rouge. Dans un hangar, des ingénieurs expliquent le maniement de robots mobiles équipés de caméras. Ils peuvent économiser des vies même si un expert l'affirme : « La guerre sans hommes est une utopie. »
Des véhicules, équipés de capteurs de leur environnement en trois dimensions, sont aussi présentés. L'armée a montré son savoir-faire. Elle veut maintenant gagner la bataille budgétaire.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/diapo-larmee-se-prepare-a-la-guerre-a-sissonne