Trois gardiens présumés du camp d'Auschwitz arrêtés en Allemagne
Dans le cadre d'une opération contre d'anciens gardes présumés du camp de concentration d'Auschwitz pendant la seconde guerre mondiale, trois hommes, âgés de 88, 92 et 94 ans, ont été arrêtés en Allemagne, dans l'Etat régional du Bade-Wurtemberg, ont indiqué, jeudi 20 février, des sources judiciaires.
Après une visite médicale, ils ont été présentés devant un juge qui a décidé que les trois hommes seraient détenus dans un hôpital carcéral. Leurs domiciles, ainsi que ceux de cinq autres hommes, ont été perquisitionnés en Bade-Wurtemberg et dans le land de Hesse, ont précisé les parquets et les polices criminelles des deux Etats.
Les huit individus « sont soupçonnés d'être impliqués dans la mort de personnes déportées ou détenues dans le camp d'Auschwitz », en Pologne, alors occupée par les troupes nazies. Ils seraient tous d'anciens membres de la SS, la force armée du IIIe Reich particulièrement chargée de la mise en œuvre de l'extermination de juifs en Europe.
Lors des perquisitions, qui se sont toutes déroulées mercredi, « des documents écrits et des photographies ont été saisis, mais ils doivent encore être étudiés par les enquêteurs », ont souligné les autorités judiciaires de Hesse.
« LE TEMPS NE DIMINUE EN AUCUNE FAÇON LA CULPABILITÉ DES ASSASSINS »
Pour l'instant, seul un des huit individus s'est exprimé sur les faits qui lui sont reprochés. Cet homme de 88 ans, vivant dans le Bade-Wurtemberg, a reconnu avoir été à Auschwitz mais il a démenti toute participation active aux crimes perpétrés sur place. Une défense qui risque de ne pas suffire, au vu de l'attitude récente de la justice allemande sur ces dossiers.
Alors que, dans l'après-guerre, seuls les accusés contre lesquels des preuves directes ou des témoignages les impliquant dans les crimes nazis étaient poursuivis, la condamnation de l'apatride d'origine ukrainienne John Demjanjuk à Munich en mai 2011 a fait bouger les lignes de la justice allemande. En effet, les tribunaux du pays ont depuis élargi la qualification de complicité de meurtre à des personnes ayant eu des postes même subalternes et sans implication directe.
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En septembre, l'Office central d'enquête sur les crimes du national-socialisme avait annoncé le transfert du dossier de trente gardes présumés d'Auschwitz aux parquets régionaux, à charge pour eux de mener les enquêtes contre les suspects de leur zone.
Cette annonce a été immédiatement saluée dans un communiqué par le Centre Simon Wiesenthal, qui traque les anciens criminels nazis et considère que « la vieillesse ne devrait pas protéger ceux qui ont aidé à conduire le plus grand camp de la mort de l'histoire de l'humanité ». « Le temps ne diminue en aucune façon la culpabilité des assassins », a pour sa part estimé le chasseur de nazis Efraim Zuroff.
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